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Promotion de la Santé en RDC
7 mars 2013

Témoignages d'infirmières

A propos des manuels médicaux - expériences vécues

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Ces manuels qui aident à sauver des vies...

 

On reprend ci-dessous quelques réflexions d'élèves infirmières ou sages-femmes au sujet des manuels médicaux de Kangu Mayumbe. Ces réflexions ont été recueillies par les collaborateurs du Centre pour la Promotion de la Santé de Kangu Mayumbe.

Si vous-même vous connaissez ces ouvrages, n'hésitez pas à nous faire part de vos expériences et de vos commentaires.


Témoignages

* D'abord, laissons la parole à Antoinette TSUMBU, infirmière sage-femme en service à la Maternité de Kangu Mayumbe :

Une nuit, j’étais en service à la maternité de Kangu lorsque j’ai vu sortir du vagin le bras d’un bébé. J’étais vraiment affolée. En effet, notre professeur d’obstétrique, le docteur André, nous avait expliqué qu’après le bras devait sortir en même temps la tête et le tronc, ce qui est impossible. Si l’on n’intervenait pas tout de suite, cela aboutissait toujours à la mort de l’enfant et quelques heures plus tard à la mort de la maman. Je savais qu’il y avait une technique que le docteur André nous avait expliquée. Je suis vite allé revoir le livre « Maternité et santé ». Heureusement j’ai trouvé ce manuel sur place. J’ai relu la description de la manœuvre. Je devais donc, avec ma main aller refouler le bras et partir à la recherche d’un pied, je devais ensuite retirer ce pied du bébé puis la première jambe, ensuite la seconde jambe et enfin sortir l’enfant par le siège. Ce que j’ai fait et j’ai eu la chance de voir l’enfant vivant. J’étais vraiment paniquée car je n’avais jamais fait cette manœuvre.

* Marie TSIMBA, infirmière accoucheuse au Centre de santé de Khele Mbu s'est, elle aussi, retrouvée en situation d'urgence et a pu trouver la solution à son problème dans un manuel du Centre pour la Promotion de la Santé :

Lorsque j’assistais une maman, juste après la sortie du placenta, j’ai constaté une hémorragie vaginale qui ne s’arrêtait pas. Heureusement, dans le livre « Pharmacologie » du docteur Bernard Pierre, on expliquait très bien  comment administrer des médicaments destinés à contracter rapidement l’utérus. J’ai alors administré la dose proposée dans ce manuel et l’hémorragie s’est arrêtée rapidement.

* Confrontée à un cas peu fréquent, Joséphine KOBO, infirmière accoucheuse à Nzobe Luzi, s'est opportunément souvenue de ce qu'elle avait lu dans un des manuels destinés aux élèves-infirmières :

Lors d’un examen d’une femme en travail, j’ai constaté que mon doigt pénétrait dans le placenta. Je savais qu’il s’agissait d’un placenta prævia. Nous avions appris au cours d’obstétrique « le placenta prævia ».  Cela était bien expliqué dans le manuel « Maternité et santé ». Une seule solution c’était la césarienne. J’ai immédiatement averti le docteur et moins d’une heure plus tard l’enfant était là vivant.

* C'est aussi dans un des manuels de la bibliothèque médicale pour élèves-infirmières que Marguerite NZUZI, élève infirmière à l'école médicale de Kuimba, a trouvé les conseils appropriés à donner à une patiente qui lui parlait de son problème : 

Une femme de 32 ans qui avait déjà 8 enfants vivants et 2 morts est venue se plaindre qu’elle était vraiment très fatiguée et que son mari ne la laissait pas tranquille. En effet, il rêvait d’avoir encore des jumeaux. J’ai  alors conseillé à cette femme différentes méthodes pour arrêter les grossesses. J’ai trouvé toute la documentation dans le livre « L’enfant souhaité – les naissances désirables » de Kangu Mayumbe.

* Parfois, souvent même, on peut être utile alors qu'on n'a que très peu de moyens... Myriam LUZOLO, élève infirmière à l’école médicale de Kinkonzi, raconte :

Lorsque je faisais mon stage au centre de santé de Kilembu, très isolé et presque démuni de médicaments, un enfant de 2 ans et demi s’est présenté avec une forte diarrhée et un début de déshydratation. J’avais lu dans le manuel « l’enfant et la santé » de Kangu Mayumbe qu’on devait traiter  la déshydratation chez l’enfant par une solution salée sucrée. J’ai alors réussi à trouver de l’eau propre, du sel et du sucre dans le village. J’ai préparé la solution que l’enfant a acceptée facilement.

* Monique UMBA est élève infirmière à l'école médicale de Kizu. Lors d'un accouchement difficile où la vie de l'enfant était en jeu, elle a pu appliquer avec efficacité la technique qu'elle avait apprise :

Lors d’un accouchement que je surveillais à la maternité j’ai constaté que la tête de l’enfant sortait avec le cordon ombilical autour du cou. Le sang ne circulait plus à travers le cordon, l’enfant allait donc mourir d'asphyxie. J’ai immédiatement utilisé la ventouse obstétricale pour terminer l’accouchement dans les trois minutes. J’ai alors réussi à réanimer l’enfant sans problème. Cette technique de la ventouse obstétricale était bien expliquée dans le livre « Maternité et santé ».

* Véronique MBADU, élève infirmière à l'école médicale de Tshela, se souvient :

Voici quelques mois, j’ai constaté qu’un garçon de l’école secondaire de la mission commençait à maigrir. Il avait une diarrhée depuis presque deux mois. J’ai alors tout de suite pensé au VIH-sida. Je lui ai demandé de faire faire un test de diagnostic à l’hôpital. Il a accepté. Le test était positif pour le VIH-sida et le médecin de l’hôpital lui a alors immédiatement donné la trithérapie. Nous avons appris l’importance de faire rapidement le diagnostic du sida dans le livre « le sida, sa prise en charge aujourd’hui » de Kangu Mayumbe.

* Témoignage de Jeanne MALONDA, élève infirmière à l'école des infirmières de Lukula :

Ma tante devait être opérée.  Elle avait très  peur de ne pas se réveiller  après une anesthésie générale. Elle avait aussi très peur de  la rachi anesthésie. J’ai consulté le livre « l’anesthésie à l’hôpital rural » que j’ai trouvé dans la bibliothèque de l’école médicale. J’ai alors essayé de rassurer ma tante le mieux possible, mais je ne suis pas sûre d’y avoir réussi...

* Autre bref témoignage, celui d'Angélique MBAMBI, élève infirmière à l'école médicale de Lemba :

Mon grand frère boit énormément de bière. C’est vraiment un soulard. Dans le livre « de la maladie vers la santé », du docteur Horton que nous utilisons à l’école des infirmières j’ai vu tous les risques d’une cirrhose de foie.  Je lui ai bien expliqué ces risques et je pense qu’il m’a comprise. Il m’a promis de réduire sa consommation de bière.

* Philomène MAVINGA est élève infirmier à l'école médicale de Luozi. Dans son milieu, il a été confronté a une pratique néfaste qui résulte d'habitudes bien ancrées mais peu justifiées :

L’infirmier  du Centre de santé de notre village, a l’habitude de prescrire des antibiotiques à tort et à travers. Alors, que dans le livre « les antibiotiques » du docteur De Clercq, que nous utilisons à l’école médicale, on nous a bien expliqué l’importance d’utiliser les antibiotiques à bon escient et tous les risques qu’il y avait de provoquer des résistances. J’ai essayé d’expliquer cela au mieux à l’infirmier mais ses habitudes sont déjà anciennes et je crois qu’il ne m’a pas compris.

* Marcelle TSALA, élève infirmière à l'école médicale de Mbata Mbenge, parle de son grand frère qu'elle voudrait aider mais qui refuse... :

J’ai constaté chez mon grand frère une série de ganglions gonflés spécialement autour du cou. Dans le livre « le sida et sa prise en charge » que nous utilisons à l’école médicale j’ai lu que le gonflement ganglionnaire était un des signes de l’infection par le VIH Sida. D’autre part, je sais que mon grand frère a régulièrement fait des imprudences. Je lui ai donc conseillé de faire le plus vite possible un test de dépistage. En effet, le docteur peut  le mettre en traitement avant que la maladie sida ne se déclare. Il a refusé de faire le test et m’a dit que cette maladie ne le concernait pas. Je vais poursuivre mes démarches pour essayer de le convaincre de demander un test.

* Joséphine TSASA, élève infirmière à l'école médicale de Muanda, connait aussi la difficulté de convaincre les anciens de reconsidérer les méthodes peu adaptées que certains utilisent par habitude ou par facilité :

Beaucoup de vieux infirmiers préfèrent administrer des injections. Lorsque j’étais en stage au centre de santé de Khele Mbu, j’ai essayé  d’expliquer à l’infirmier titulaire que la malaria se traite presque toujours par des comprimés et qu’il fallait réserver les injections pour la malaria cérébrale. C’est du moins ce que le docteur Joseph Nsasi nous a expliqué au cours de pathologie. Pour nous donner son cours, le docteur Joseph Nsasi utilisait le livre « Le paludisme en Afrique tropicale » de Marc Wery. J’espère que l’infirmier du centre de santé va changer ses méthodes de traitement des villageois, mais je ne suis pas sûre car il est bien difficile de changer les anciennes habitudes....

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